Foire aux questions

Changement climatique en France


Il est observé une hausse des températures moyennes en France d’environ +1,9°C depuis 1900, le cumul des précipitations demeure stable à l’échelle du pays mais des évolutions contrastées apparaissent selon les régions et les saisons, la durée d’enneigement recule en montagne et l’intensité des sécheresses s’accentue. Depuis 1980, l’accentuation du réchauffement est sensible, avec un rythme moyen d’environ +0,3°C chaque décennie (source : Climat HD).

À l’échelle de la France, les précipitations annuelles ne présentent pas d’évolution marquée depuis 1961. Cependant, elles sont caractérisées par une nette disparité avec une augmentation sur une grande moitié Nord (surtout le quart Nord-Est) et une baisse au sud du pays (source : Climat HD).

L’analyse du pourcentage annuel de la surface touchée par la sécheresse des sols depuis 1959 permet d’identifier les années ayant connu les événements les plus sévères comme 1976, 1989, 2003, 2011 et 2022 (année record). L’évolution de la moyenne décennale montre l’augmentation de la surface des sécheresses passant de valeurs de l’ordre de 5 % dans les années 1960 à plus de 10 % de nos jours (source : Climat HD).

Les vagues de chaleur recensées depuis 1947 à l’échelle nationale ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Cette évolution se matérialise aussi par l’occurrence d’événements plus longs et plus sévères ces dernières années. Ainsi, les trois vagues de chaleur les plus longues et trois des quatre épisodes les plus sévères se sont produits après 2000. La canicule observée du 2 au 17 août 2003 est de loin la plus sévère survenue en France. C’est aussi durant cet épisode et lors de la canicule du 21 au 26 juillet 2019 qu’ont été observées les journées les plus chaudes depuis 1947. Le plus grand nombre de jours de vagues de chaleur à l’échelle nationale (33 jours) a été observé en 2022 (source : Climat HD).

Le nombre de jours de gel observé en France est assez différent selon les régions et présente de fortes variations d’une année sur l’autre. Sur la période 1961-2010, une diminution est observée sur toutes les régions : les diminutions sont moins marquées sur les zones côtières où le nombre annuel de jours de gel est faible, les diminutions les plus fortes sont observées dans le nord-est et le centre du pays ; dans les autres régions la baisse est comprise entre deux et quatre jours par décennie (source : Climat HD).

Impacts agricoles du changement climatique


Les deux dernières décennies voient le déclin de la tendance à la hausse du rendement céréalier dans de nombreux pays européens dont la France. Le changement climatique (stress thermique, sécheresse) étant l’un des facteurs explicatifs majeur de la stagnation des rendements. Récemment, 2016, 2022 ou bien 2024 viennent compléter la liste des années ou le climat a affecté sévèrement les rendements. Ainsi, les exploitations agricoles doivent composer avec une plus grande variabilité interannuelle du rendement.

Avec Climadiag Agriculture, il est possible par exemple de quantifier et visualiser l’évolution du risque de stress thermique (échaudage) ou bien du déficit hydrique à différentes périodes du cycle de développement du blé.

Depuis les années 1980, la date des vendanges est avancée de près de 20 jours pour la plupart des vignobles de France. Cette avancée est due à l’augmentation moyenne des températures d’environ 0,3°C. par décennie (soit 1,2°C. sur une période de 30 ans). Ainsi, les vendanges se produisent à une période plus chaude, avec des conséquences sur la qualité du vin (degré d’alcool, profils aromatiques, etc.). Le cumul supérieur de températures a également pour conséquence un démarrage végétatif de la vigne plus précoce au printemps, avec pour conséquence une exposition au risque de gel. Enfin, le potentiel productif de la vigne est régulièrement contraint par un déficit hydrique qui se renforce, particulièrement dans les terroirs les plus au sud de la France.

Avec Climadiag Agriculture, il est possible par exemple de quantifier et visualiser l’évolution du risque de gel tardif pour la vigne, l’évolution du déficit hydrique sur le cycle cultural ou bien encore l’évolution de la disponibilité thermique en lien avec chaque cépage.

A l’instar de l’ensemble des plantes cultivées, les espèces fourragères bénéficient elles aussi d’un cumul de degrés jour supérieur avec l’élévation de la température moyenne en France. C’est le cas notamment des prairies dont les dates de reprise de végétation, de mise à l’herbe des animaux, ou encore de réalisation des ensilage ou foin avancent tendanciellement de plusieurs jours. Il en est de même pour les espèces fourragères annuelles comme le maïs ensilage dont la date de récolte avance régulièrement. Par ailleurs, le renforcement du déficit hydrique sur les périodes du printemps et de l’été occasionne des baisses de production de fourrages pour alimenter les animaux.

Avec Climadiag Agriculture, il est possible par exemple de quantifier et visualiser l’évolution des dates de valorisation des prairies (mise à l’herbe, foin, etc.), ou bien encore l’évolution du déficit hydrique estival des prairies ou du maïs ensilage.

La vache est peu adaptée à la chaleur puisqu’elle l’évacue difficilement en transpirant peu alors qu’elle en produit elle-même beaucoup. Les vaches manifestent leur inconfort en cas de stress thermique par des changements visibles dans leur comportement : elles restent plus longtemps debout, recherchent l’ombre et les points d’abreuvements, allant jusqu’à réduire leur métabolisme alimentaire et par conséquence leur niveau de production de lait. Ainsi, une vague de chaleur modérée (5 jours consécutifs à plus de 30°C.) peut entraîner une baisse de 20 à 30% de la production journalière de lait. La question du stress thermique des vaches est désormais au centre des préoccupations des tous les éleveurs.

Avec Climadiag Agriculture, il est possible par exemple de quantifier et visualiser les risques de stress thermiques selon la période de l’année, ou bien encore de déterminer le niveau d’inconfort thermique au travers des différentes classes d’ITH (Index Température-Humidité).

Données : projections climatiques


Des modèles climatiques numériques sont utilisés pour projeter l'évolution future possible du système climatique ainsi que pour comprendre le système climatique lui-même. Ils sont construits sur des descriptions mathématiques des processus physiques gouvernants du système climatique (par exemple, la quantité de mouvement, la masse et la conservation de l'énergie, etc.).

Dans le cadre de la préparation du prochain plan national au changement climatique (PNACC-3), la France s’est dotée d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) qui précise à quoi les secteurs et territoires doivent s’adapter et à quelle échéance.

La TRACC est basée sur une approche en niveau de réchauffement planétaire dont la correspondance pour la France hexagonale a été établie (source DRIAS).

La TRACC considère 3 niveaux de réchauffement pour la France hexagonale : +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100, selon une référence pré industrielle.

Le climat correspondant à ces niveaux de réchauffement a été décrit à partir de données de projections climatiques et indicateurs produits pour le projet national Explore 2.

Des horizons de 20 ans, conformément aux pratiques du GIEC (cf. atlas IPCC), ont été pris en compte pour représenter la variabilité interannuelle pouvant exister à ce niveau de réchauffement. Des horizons calculés sur des périodes plus longues (30 ans par exemple) pourraient intégrer des niveaux de réchauffement sensiblement différents dans une même période.

Les données proposées par Climadiag Agriculture pour l’horizon 2010 s’inscrive dans la logique de la TRACC et sont issues des simulations climatiques Explore 2 (utilisées pour la TRACC) corrigées à l'aide des données observées pour le niveau de réchauffement +1°C planétaire/+1,3°C en France Hexagonale qui a été atteint vers 2010.

Les données et indicateurs de la TRACC s’appuient sur le jeu de projections climatiques régionalisées le plus récent disponible en France, produit pour le projet national Explore2.

La disponibilité de 17 simulations permet de représenter au mieux les incertitudes sur les changements attendus des variables climatiques et notamment les précipitations. En dehors d’une approche visant à la seule sensibilisation des acteurs, le fait de ne retenir qu’une simulation, même proche de la médiane de l’ensemble, pourrait conduire à des actions de mal adaptation.

La France se situe dans une zone de transition climatique pour laquelle les projections climatiques ne s’accordent pas toujours sur les signes ou l’intensité des changements attendus notamment pour le cumul de précipitation. Les mesures d’adaptation visant à réduire la vulnérabilité des systèmes considérés doivent considérer plusieurs scénarios contrastés d’évolution des variables climatiques et notamment les précipitations pour garantir de leur pertinence.

Les projections climatiques régionalisées sont particulièrement adaptées pour représenter le climat de montagne, et notamment les interactions avec la présence de neige. Toutefois, elles sont établies sur des grilles spatiales de résolution de 8 km, Dans l’utilisation de Climadiag Agriculture, il convient de vérifier particulièrement que l’altitude de la maille considérée est proche de l’altitude réelle d’intérêt. A défaut, il est préférable de choisir une maille voisine d’altitude plus proche.

Des projections climatiques régionales adaptées aux territoires d’Outre-Mer sont en cours d’élaboration par Météo-France et devraient être mises à disposition courant 2025. Ces données pourront être mobilisées par Climadiag Agriculture pour proposer une extension du service sur ces territoires en intégrant de nouveaux indicateurs pertinents pour les cultures tropicales.

Fonctionnalités, utilisateurs & usages


Le webinaire Découverte de CANARI-France (durée de 45 min) est disponible en replay pour tous les nouveaux utilisateurs désireux d’en savoir plus sur la plateforme.

Il est demandé aux utilisateurs de saisir le nom d’une ville ou commune depuis la page d’accueil de Climadiag Agriculture. Certains utilisateurs sont parfois confrontés à une absence de proposition dans ce sélecteur et ne peuvent donc pas enclencher leur procédure de calcul. Ce dysfonctionnement est tout simplement lié à l’absence d’activation du compte utilisateur : il suffit donc d’aller sur « Mon compte » en haut à droite de l’écran puis de se connecter. Ensuite, revenir sur la page de garde et le sélecteur devient actif : retenir une proposition et poursuivre une requête de calcul d’indicateur.

La procédure de calcul d’un indicateur se déroule en 3 étapes :

  1. Sélection d’un point de grille,
  2. Choix d’un indicateur et paramétrage de la requête,
  3. Visualisation des résultats.

Une fois que la procédure de calcul est enclenchée, il est possible pour l’utilisateur de revenir à l’étape précédente en cliquant sur la zone bleue correspondante en haut de l’écran (ces onglets sont actifs via un clic). Par ce principe, il est possible de démultiplier successivement et rapidement des calculs pour un même point de grille en revenant à l’étape 2 suite à la lecture d’un indicateur. Attention, ne jamais cliquer sur le bouton « Retour arrière ou précédent » de votre navigateur car cela provoquera une rupture de la procédure avec retour à la page d’accueil de Climadiag Agriculture.

Une analyse des utilisateurs et usages de CANARI-France a été réalisée en avril 2023 : environ 1400 utilisateurs étaient alors recensés parmi lesquels une vingtaine de communautés d’organismes agricoles étaient représentées. Les utilisateurs les plus nombreux du service climatique travaillent en bureaux d’étude et en chambre d’agriculture.

Concernant les calculs réalisés, une dynamique de 800 calculs/mois apparaît. Une très grande majorité des utilisateurs utilisent qu’une faible part des indicateurs disponibles (4 à 5 en moyenne). Près d’un calcul sur deux concerne la température moyenne ou bien le cumul de précipitations.

Enfin, 3 types d’usages principaux du service ont été identifiés : animation de collectifs d’agriculteurs afin de les sensibiliser au changement climatique, expertise agro-climatique et approche de vulnérabilité d’exploitations agricoles, ou bien la réalisation de références techniques. Le rapport ADEME est disponible en ligne.

La procédure de calcul du service est basée sur la sélection d’un seul et unique point de grille qui permettra ensuite à l’utilisateur de démultiplier des calculs d’indicateurs d’intérêt pour ce même point de grille. Il n’est donc pas possible de produire simultanément des calculs pour plusieurs points de grille.

Pour autant, les utilisateurs intéressés par une dimension territoriale pourront alors retenir quelques points de grille couvrant leur territoire d’intérêt (réalisation d’un transect) : pour chaque point de grille, lancer le calcul de l’indicateur puis exporter les résultats obtenus afin de les comparer entre eux.

Lors de la dernière étape de la procédure de calcul, étape de visualisation, l’utilisateur a la possibilité de conserver ses résultats en cliquant sur le bouton « Exporter les graphiques » situés en bas à gauche de l’écran : un fichier image de la totalité de l’écran est alors créé et peut être enregistré par l’utilisateur. De même, une fonctionnalité d’export du tableau de valeur de valeurs (au format csv) ou bien de l’ensemble des données brutes des boîtes à moustaches (au format csv) sont activables par les utilisateurs.

Enfin, il est aussi possible pour l’utilisateur de partager la fenêtre web de l’étape résultat avec un tiers en copiant/collant le lien de l’adresse web en question.

Indicateurs et filières


Le replay du Webinaire - CANARI dans les filières – grandes cultures (durée 60 min) permet de synthétiser les principaux impacts du changement climatique sur les grandes cultures puis de mettre en avant les principaux indicateurs spécifiques à cette filière : échaudage thermique en fin de cycle cultural, déficit hydrique estival, pluviométrie au semis, risque de gel hivernal, etc.

La seconde partie du webinaire est consacrée à des témoignages d’utilisateurs sur leurs utilisations de l’outil en filière grandes cultures.

Le replay du Webinaire - CANARI dans les filières – Elevage (durée 60 min) permet de synthétiser les principaux impacts du changement climatique en élevage puis de mettre en avant les principaux indicateurs spécifiques à cette filière : date de mise à l’herbe des animaux, date de réalisation des foins, sécheresse estivale, nombre de jours d’inconfort thermique des bovins (ou ITH), etc.

La seconde partie du webinaire est consacrée à des témoignages d’utilisateurs sur leurs utilisations de l’outil en filière élevage.

Le replay du Webinaire - CANARI dans les filières – viticulture (durée 50 min) permet de synthétiser les principaux impacts du changement climatique sur la vigne puis de mettre en avant les principaux indicateurs spécifiques à cette filière : déficit hydrique sur le cycle culture, dernier jour de gel printanier, indice héliothermique du Huglin, indice de fraîcheur des nuits, etc.

La seconde partie du webinaire est consacrée à des témoignages d’utilisateurs sur leurs utilisations de l’outil en filière viticulture.

Les bioagresseurs peuvent eux aussi être influencés par l’évolution des conditions climatiques. Il existe encore peu d’études permettant de mettre en avant des indicateurs de ce type.

Toutefois, Climadiag Agriculture propose aux utilisateurs quelques indicateurs relatifs à des ravageurs : simulation date de l'arrivée des bruches en lentilles, simulation de la date du premier vol de la mouche de la carotte, début d’activité du vol de la pyrale du maïs, etc.

Pour les catégories d’indicateurs climatiques et agro-climatiques, les requêtes de calculs pourront être démultipliées successivement par les utilisateurs mais il ne sera jamais possible de combiner plusieurs indicateurs entre eux.

La nouvelle catégorie d’indicateurs phéno-climatiques permettra de combiner des indicateurs de type date de stade de développement (levée, floraison, etc.) avec un indicateur de risque climatique (risque de chaud, risque de froid, risque de sécheresse, etc.).

Climadiag Agriculture offre aux utilisateurs un accès à plus de 250 indicateurs prédéfinis couvrant un grand nombre de productions et filières agricoles. Dans une perspective de répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs, il est possible de proposer un nouvel indicateur pour qu’il soit ensuite disponible pour tous. Les propositions sont à adresser à l'adresse suivante : climadiag-agriculture@solagro.asso.fr